Ils étaient courageux, sectaires, dévoués, généreux, naïfs, d’une bonne foi inébranlable, d’une mauvaise foi désarmante. Ils aimaient passionnément leur patrie et ils l’ont prouvé, au prix de leur sang, mais ils chérissaient une autre patrie, celle du prétendu « socialisme », eldorado lointain dont ils refusaient obstinément d’admettre les erreurs et les horreurs.
C’étaient les communistes, les cocos, les communards, les bolchos, les rouges.
Ils formaient presque, à l’intérieur de la société française, une contre-société, avec ses propres valeurs, ses rites, ses fêtes, ses hiérarchies, ses idéaux.
Ils étaient incontournables. On les adorait, on les haïssait mais on se déterminait par rapport à eux. Ils forçaient le respect de leurs pires ennemis mais ils décourageaient souvent leurs amis les plus proches.
Cependant ils continuaient à représenter pour les petits, les sans-grade, les humiliés et offensés, les exploités, une immense espérance et surtout une énorme force de frappe, une véritable organisation de résistance efficace et disciplinée.
Cette extraordinaire organisation porteuse de tant d’espoirs, la plupart des Français, amis ou ennemis, la croyaient invincible. Pourtant, en vingt ans à peine, elle a été marginalisée par le « vent de l’histoire » si souvent invoqué par les communistes eux-mêmes. Ce film tente de faire revivre cette aventure humaine qui a traversé le XXe siècle.